Comment analyser les signes visuels et sonores de l’oeuvre ?

Comment analyser les signes visuels et sonores de l’oeuvre ?

L'objet—livre
La présentation matérielle
Comment choisit-on l'illustration (photographie, dessin) ? Pourquoi ce choix ?
Notoriété de ce qui est représenté (comédien de renom, tableau célèbre) ? Expressivité de cette accroche (jeu visuel, couleurs vives, chatoyantes, ou, au contraire, noir et blanc) ? Principe de collection (format, caractéristiques d'une série) ?
Le destinataire du livre
Quelles sont les références aux connaissances du lecteur (supposé
informé ou non du contenu de l'ouvrage, renvoyé à des références dont il disposerait par ailleurs, trait d'époque, culture traditionnelle, clin d'oeil parodique, etc.) ?
Les choix éditoriaux
Quelle est la relation aux instances de production du texte (place du
nom de l'auteur, de l'éditeur, de la collection, grosseur des caractères et des images, photographie ou portrait de l'écrivain, etc.) ?
Le contenu du livre
Quelle est la relation au contenu même de l'oeuvre, et déjà au titre
(soulignement, explication, construction énigmatique, mise en évidence ou écrasement du titre) ? Le choix même de ce qui est présenté mérite un examen précis : s'agit-il d'un personnage, du thème traité, d'un moment de l'histoire, d'une caractéristique de l' « atmosphère » (humoristique, angoissante, pathétique, etc.) ?
Ces quatre points sont déjà riches d'informations. Mais même les volumes
qui tissaient un rapport plus aléatoire entre la présentation matérielle du livre et son contenu (vieux volumes brochés) pouvaient déjà apparaître comme synonymes d'une oeuvre, de son auteur. Jean-Paul Sartre, dans Les Mots, produit une équivalence métonymique entre Corneille et le recueil de ses pièces manipulé dans l'enfance.
Les caractéristiques concrètes du livre sont assimilées à celles de l'auteur.
Corneille a la lourdeur « incommode et sévère » du lourd volume de ses pièces.