DIDEROT - LE PARADOXE SUR LE COMÉDIEN

DIDEROT - LE PARADOXE SUR LE COMÉDIEN

Genèse de l'oeuvre
Comme plusieurs des oeuvres de Diderot, Le Paradoxe sur le comédien connut une gestation et une publication à épisodes : dates et versions multiples, états successifs d'un texte repris plusieurs fois. Toute l'histoire commence en octobre 1769. Grimm, directeur de la Correspondance littéraire, demande à Diderot de lui faire la critique de plusieurs ouvrages. Parmi ceux-ci, figure un texte consacré à l'acteur
anglais Garrick, texte intitulé Garrick ou les acteurs anglais. Quelque temps après Diderot écrit à Grimm : « J'ai jugé tous ces gredins que vous m'avez envoyés. Celui intitulé Garrick ou le jeu théâtral m'a fait faire un morceau qui mériterait bien d'être mis dans un meilleur ordre. Mais je l'ai donné à M. Hénaut tel qu'il est, sauf à y revenir sur sa copie. Avec un peu de soin, je n'aurais peut-être jamais rien écrit où il y
eût plus de finesse et de vue. C'est un beau paradoxe. Je prétends que c'est la sensibilité qui fait les comédiens médiocres ; l'extrême sensibilité les comédiens bornés ; le sens froid et la tête, les comédiens sublimes. »
Un an plus tard, le « paradoxe » était devenu un texte publié dans la Correspondance littéraire du 15 octobre et du 1er novembre 1770 sous le titre : « Observations sur une brochure intitulée Garrick ou les acteurs anglais ». C'est là une première version, qui sera reprise en 1773 alors que Diderot séjourne chez Hollande. La version définitive sera plus tardive.