« L’Amour Médecin », Acte I, Molière
Commentaire composé sur une scène de l'acte I de l'Amour Médecin, Molière?.
"Un silence, voilà qui est suffisant pour expliquer un coeur", déclare Molière; c'est particulièrement le cas dans notre extrait - d'autant plus que Lucinde n'a de toute façon aucune possibilité d'exprimer de vive voix ses désirs. C'est que son père, dans notre extrait de l'acte I de L'Amour médecin, joue ostensiblement l'offusqué: son grotesque changement de comportement entre la scène deux et la trois est ici à la base du procédé comique.
Bref, nous avons donc un théâtre léger au sujet trivial, à savoir le consentement paternel au projet de mariage de la fille; est-ce à dire pour autant que cette dimension populaire révèle un profond manque d'originalité, et nous renvoie aux archétypes canoniques des comédies antiques (pensons à Aristophane ou à Plaute)? Certes non, car les pièces de Molière ont leurs singularités - et notre extrait semble particulièrement atypique: c'est que la parole théâtrale a ici perdu toute valeur performative.
Le langage, semble-t-il, n'a plus la possibilité de dévoiler la vérité, et le dialogue disparaît. Mais qu'est-ce donc qu'un théâtre sans dialogue? Nous observons donc une tension entre la trivialité et le paradoxe; à cet égard, nous essaierons de montrer en quoi la parole, dans notre extrait, n'a plus aucune valeur - ce qui constitue ici la cause première du comique.
Pour ce faire, nous dégagerons dans un premier temps les éléments traditionnels de la comédie; cela nous mènera à considérer par la suite la dimension novatrice du théâtre qui nous est proposé ici - et notamment l'interaction geste/parole.?
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