Commentaire composé Jacques le Fataliste de Denis Diderot
Commentaire composé : Jacques le Fataliste de Denis Diderot
Commentaire composé : Jacques le Fataliste de Denis Diderot
JACQUES. - Ce fut peu de temps après cette aventure, qui vint aux oreilles de mon père et qui en rit aussi, que je m'engageai, comme je vous ai dit...
Après quelques moments de silence ou de toux de la part de Jacques, disent les uns, ou après avoir encore ri, disent les autres, le maître s'adressant à Jacques, lui dit: « Et l'histoire de tes amours? » - Jacques hocha de la tête et ne répondit pas.
Comment un homme de sens, qui a des mœurs, qui se pique de philosophie, peut-il s'amuser à débiter des contes de cette obscénité? - Premièrement, lecteur, ce ne sont pas des contes, c'est une histoire, et je ne me sens pas plus coupable, et peut-être moins, quand j'écris les sottises de Jacques, que Suétone quand il nous transmet les débauches de Tibère. Cependant vous lisez Suétone, et vous ne lui faites aucun reproche. Pourquoi ne froncez-vous pas le sourcil à Catulle, à Martial, à Horace, à Juvénal, à Pétrone, à La Fontaine et à tant d'autres? Pourquoi ne dites-vous pas au stoïcien Sénèque : « Quel besoin avons-nous de la crapule de votre esclave aux miroirs concaves? » Pourquoi n'avez-vous de l'indulgence que pour les morts? Si vous réfléchissiez un peu à cette partialité, vous verriez qu'elle naît de quelque principe vicieux. Si vous êtes innocent, vous ne me lirez pas; si vous êtes corrompu, vous me lirez sans conséquence. Et puis, si ce que je vous dis là ne vous satisfait pas, ouvrez la préface de Jean-Baptiste Rousseau, et vous y trouverez mon apologie. Quel est celui d'entre vous qui osât blâmer Voltaire d'avoir composé la Pucelle? Aucun. Vous avez donc deux balances pour les actions des hommes? « Mais, dites-vous, la Pucelle de Voltaire est un chef-d’œuvre ! » - Tant pis, puisqu'on ne l'en lira que davantage. - Et votre Jacques n'est qu'une insipide rapsodie de faits les uns réels, les autres imaginés, écrits sans grâce et distribués sans ordre. - Tant mieux, mon Jacques en sera moins lu. De quelque côté que vous vous tourniez, vous avez tort. Si mon ouvrage est bon, il vous fera plaisir; s'il est mauvais, il ne fera point de mal. Point de livre plus innocent qu'un mauvais livre. Je m'amuse à écrire sous des noms empruntés les sottises que vous faites; vos sottises me font rire; mon écrit vous donne de l'humeur.
Jacques le Fataliste de Denis Diderot
Plan
I. Introduction 2
A. Situation du texte 2
B. Progression du texte 2
I. Le point de vue de la narration dans chacun des paragraphes du texte 3
1) Le récit de Jacques et ses caractéristiques 3
2) Le récit d'ensemble 3
3) Le dialogue de Diderot-narrateur et de son lecteur 3
II. Le dialogue entre le lecteur et le narrateur 4
1) La personnalité du lecteur fictif 4
2) Les critiques du lecteur fictif 4
3) Le plaidoyer de Diderot 4
III. Le jeu sur l'histoire et le récit 5
1) Le brouillage entre l'auteur et le narrateur 5
2) Le « conte » et « l'histoire » 5
3) Le masque de la fiction 5
IV. Conclusion 6
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